Vers un changement centré sur les victimes : intégrer la justice transitionnelle dans une paix et un développement durables

Les décideurs internationaux reconnaissent que la justice transitionnelle est une composante importante de l'Agenda 2030 pour le développement durable, en particulier dans les pays touchés par la violence systémique, la répression et la marginalisation. Pourtant, les réponses aux violations massives des droits humains restent souvent déconnectées des pratiques de développement. Ce rapport du groupe de travail sur la justice transitionnelle et l'ODD16+ propose une approche plus stratégique pour intégrer la justice transitionnelle dans la paix et le développement durables et met en évidence les possibilités de forger des liens plus étroits entre les secteurs.

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Cover of the report Toward Victim-Centered Change: Integrating Transitional Justice into Sustainable Peace and Development. It features several black lines that lean slightly to the right. A single yellow at the far right stands straight.

Les décideurs internationaux reconnaissent que la justice transitionnelle est une composante importante de l'Agenda 2030 pour le développement durable, en particulier dans les pays touchés par la violence systémique, la répression et la marginalisation. Pourtant, les réponses aux violations massives des droits de l'homme restent souvent déconnectées des pratiques de développement. Ce rapport Groupe de travail sur la justice transitionnelle et l'ODD16 de 2023 propose donc une approche plus stratégique de l'intégration de la justice transitionnelle dans la paix et le développement durables et met en évidence les possibilités de forger des liens plus étroits entre les secteurs.

La justice transitionnelle peut contribuer à la réalisation de nombreux objectifs de développement durable, en particulier ceux liés à l'accès à la justice, à l'État de droit, à l'inclusion, à la prévention et à l'égalité. Dans ces domaines, la justice transitionnelle peut renforcer l'action et la confiance et s'attaquer aux causes structurelles des violations. Les parties prenantes peuvent davantage intégrer la justice transitionnelle dans le développement, en fournissant par exemple des services sociaux, un soutien psychosocial et une aide aux moyens de subsistance, dans un cadre réparateur, et en intégrant les recommandations des commissions de vérité et les besoins des victimes dans les plans de développement.

Pour parvenir à un tel changement centré sur les victimes, les parties prenantes doivent démontrer de manière convaincante la valeur d'une telle approche, en s'appuyant sur des preuves d'impact et des exemples de la relation entre les violations et les structures. Mais il leur faut aussi proposer des interventions spécifiques, complètes et cohérentes qui abordent des problèmes tels que la violence et la marginalisation dans toute leur complexité et leur portée, et mobiliser le soutien nécessaire à la mise en œuvre de ces interventions.

À cette fin, le groupe de travail invite les parties prenantes à (1) renforcer l'action collective des groupes et réseaux de victimes, de la société civile et des mouvements sociaux et politiques ; (2) intégrer la justice transitionnelle dans les réponses apportées aux niveaux local, national, régional et mondial ; et (3) adopter une perspective à long terme en matière de suivi, d'opérationnalisation et d'impact.

Le groupe de travail sur la justice transitionnelle et l'ODD 16+ fait partie de la Justice Action Coalition (JAC), une plateforme politique internationale qui s'efforce de combler le fossé mondial en matière de justice. Convié par l'ICTJ, le groupe de travail rassemble la société civile, les gouvernements, les acteurs régionaux et les organisations internationales afin de mobiliser le soutien à l'Appel pour la justice 2023, qui appelle au rétablissement de la confiance et au renouvellement du contrat social.