L'ICTJ annonce les gagnants du concours d'écriture "Outre-mer"

25/01/2024

New York, 25 janvier 2024— L'ICTJ a le plaisir d'annoncer les gagnants de son concours d'écriture "Outre-mer". Dans ce concours, des jeunes originaires ou résidant actuellement au Liban, en Libye ou en Tunisie et ayant quitté leur pays d'origine pour des raisons politiques ou socio-économiques ont été invités à partager leurs expériences personnelles de migration sous la forme d'un court témoignage écrit.

"Ce concours nous a permis de mettre en lumière des voix puissantes de jeunes et leurs propres parcours migratoires personnels, mêlés de désespoir, de tristesse, mais aussi de détermination, de dignité et d'espoir", a expliqué Nour El Bejjani, responsable du programme Liban de l'ICTJ. "Leurs histoires nous aident à mieux comprendre les diverses raisons pour lesquelles les jeunes migrent, les défis auxquels ils sont confrontés et comment la migration les affecte personnellement, ce qui aide à concevoir des interventions et des solutions efficaces à la crise migratoire."

Les gagnants sont Rayan Mansour (Liban), Joelle Al Cheikh (Liban), Nay Ghorra (Liban), Maisara Sassi (Libye) et Ali Omar (Libye). Aya Chriki (Tunisie) et Mohsen AbdelMohsen Al Zaher (Liban) ont reçu une mention spéciale. Le témoignage de Chriki est représentatif de l'expérience de nombreux jeunes Tunisiens qui rêvent d'une vie meilleure, tandis que le témoignage d'AbdelMohsen Al Zaher reflète l'aspiration de nombreux jeunes Libanais à vivre dans un État civil sans aucune division sectaire.

Le jury était composé d'éminents écrivains, universitaires et défenseurs des droits humains du Liban, de Libye, d'Irak et de Tunisie. Ils ont examiné les nombreuses candidatures et sélectionné les gagnants en fonction de leur créativité, de leur originalité et de leur potentiel à provoquer une réflexion, un débat et un changement significatif.

"Dans la plupart des textes, l’expérience migratoire est évoquée avec beaucoup de nostalgie et beaucoup de douleur. La migration s'exprime comme une identité, une relation à l'autre et un désir de retour", a observé Mohamed Jouili, membre du jury, professeur de sociologie à l'Université de Tunis et ancien directeur général de l'Observatoire national de la jeunesse en Tunisie. "La plupart des textes décrivaient des expériences de migration forcée, c’est pourquoi ils étaient chargés d’anxiété."

"Mon expérience en tant que membre du jury a eu un impact profond sur moi", a déclaré franchement Tarek Lamloum, militant libyen et défenseur des droits humains. Au cours de ses 13 années de carrière, Tarek a travaillé en étroite collaboration avec des migrants, des réfugiés et des demandeurs d'asile et connaît bien leurs difficultés. "Lire leurs récits [des candidats], en particulier ceux qui excellaient dans leur narration, dans l'expression précise de leurs émotions mitigées, particulières, humoristiques et déchirantes, a été une expérience particulièrement enrichissante. Ce fut l’un des moments les plus marquants de mon parcours professionnel et humanitaire."

Les gagnants assisteront désormais à une conférence internationale organisée par l'ICTJ. L'événement réunira des experts, des décideurs politiques et des dirigeants de la société civile du Liban, de Libye et de Tunisie ainsi que d'autres pays du Moyen-Orient et d'Afrique, dont la Gambie, le Maroc, la Syrie et le Yémen, pour discuter de la migration, de ses causes profondes, et ses conséquences au niveau politique mondial. Les gagnants auront la chance de partager leurs expériences et de proposer des idées de solutions potentielles à la crise migratoire. L'ICTJ compilera également les témoignages des gagnants et d'autres personnes dans un livre à publier en anglais, arabe et français.

"Dans leurs textes, tous les candidats ont exprimé leur volonté immédiate de rentrer chez eux, à condition que les bonnes conditions soient réunies », a noté Salwa El Gantri, experte principale de l'ICTJ. « Il est donc impératif aujourd’hui de nous concentrer sur les causes de la migration et de la fuite des cerveaux qui y est associée, car ces jeunes étaient censés être les dirigeants de demain dans leur pays d’origine."

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PHOTO : "My Moving Castle", de Khalid Al Hamwi, était une entrée notable dans le Wide Awake Art Content 2022 de l'ICTJ, qui invitait des artistes libanais et tunisiens ainsi que des artistes vivant au Liban ou en Tunisie à explorer le thème "le son de la dissidence". (ICTJ)